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Tunisie : Hausse historique des retraits bancaires durant Ramadan : un symptôme alarmant selon les experts

  • Photo du rédacteur: Amira AZIZI
    Amira AZIZI
  • 5 avr.
  • 2 min de lecture

Auteur : Amira AZIZI


Le retrait massif de liquidités par les Tunisiens durant le mois de Ramadan et la semaine de l’Aïd a de nouveau soulevé des inquiétudes sur l’état du système financier en Tunisie. Plus de 650 millions de dinars ont été retirés des banques au cours de cette période, selon les chiffres récents de la Banque centrale, un pic qui alimente un phénomène déjà bien installé : le désamour croissant envers les canaux de paiement formels.


Invité ce vendredi 4 avril 2025 sur les ondes d’Express Fm, le consultant financier Walid Mejri a qualifié cette tendance de « préoccupante », estimant qu’elle reflète une perte de confiance progressive dans les institutions bancaires et une préférence marquée pour le cash.


Selon Mejri, ce recours massif à l’argent liquide est étroitement lié à une série de facteurs structurels. Parmi eux, la complexité des démarches bancaires, les restrictions imposées par certaines lois récentes, ainsi que l’absence d’une réelle incitation à utiliser les moyens de paiement numériques.


L’expert a révélé que plus de 70 % des opérations effectuées par cartes bancaires sont en réalité des retraits aux distributeurs, non des paiements directs. Il affirme que cela montre un rejet partiel des services électroniques de paiement, jugés peu adaptés, voire peu fiables par une partie des usagers.


Mejri a également mis en lumière les limites de la législation en vigueur, notamment la réforme de la loi sur les chèques, qui aurait freiné leur utilisation sans proposer d’alternative efficace. Cette situation a renforcé la place de l’argent liquide dans les transactions courantes.


Sur le plan économique, cette fuite vers le numéraire engendre des effets collatéraux : recul de l’épargne, baisse du financement bancaire et, surtout, une facilitation de l’économie informelle et de l’évasion fiscale.


Il a enfin conclu que la solution ne réside pas uniquement dans la modernisation technique du système, mais aussi dans une refonte des mentalités et un effort pédagogique envers les citoyens et les entreprises. « Tant que l’usage du cash sera perçu comme plus simple et plus sûr, les autres modes de paiement resteront en retrait », a-t-il affirmé.

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